Login

Le Modef demande 4 milliards d’euros pour les Safer

Gilles bernard et Raymond Girardi, vice-présidents du Modef, à l'Assemblée nationale le 25 septembre 2024.

Le Modef a été auditionné par l’Assemblée nationale ce mercredi 25 septembre 2024. Le syndicat qui défend les exploitations familiales dénonce une assurance récolte incomplète et demande des financements supplémentaires pour les Safer.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

Le revenu, le foncier et l’assurance. C’est avec ce triptyque de revendications que le Mouvement de défense des exploitants familiaux (Modef) est venu défendre sa vision de l’agriculture devant l’Assemblée nationale, le 25 septembre 2024. Aujourd’hui, « c’est parce que les paysans ne gagnent pas leur vie qu’ils ont disparu », estime Raymond Girardi, le vice-président du syndicat. Pour retrouver du revenu, le Modef demande d’instaurer des prix minimums garantis — promesse faite par le président de la République au dernier Salon de l’agriculture, rappelle Raymond Girardi.

« Egalim ne marche pas »

« Chaque département est capable de calculer les coûts de production [de chaque filière, NDLR], poursuit le deuxième vice-président Gilles Bernard, alors pourquoi ne pas essayer ? » Devant les députés de la commission des affaires économiques, il critique des marges excessives de l’industrie et de la grande distribution, selon lui : « La loi Egalim ne marche pas » et il faudrait instaurer un coefficient multiplicateur pour encadrer les marges.

La deuxième demande du syndicat concerne la problématique du foncier agricole. « Il faut doter la Safer de moyens pour qu’elle puisse stocker le foncier pour le céder à des jeunes ou moins jeunes qui veulent s’installer. » Le Modef demande quatre milliards d’euros supplémentaires attribués aux sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural

Assurance récolte inefficace

La troisième revendication pour soutenir le monde paysan passerait par une protection renforcée en cas de « pépins climatiques ». L’assurance récolte mise en place l’année dernière ne convainc pas le syndicat.

Le calcul sur la moyenne olympique, les cinq dernières années de production, « nous impacte terriblement ». « Quand un sinistre a eu lieu dans les cinq dernières années, ce n’est plus la peine de s’assurer parce qu’on ne touchera rien », prédit Gilles Bernard, qui questionne aussi la répartition entre la réparation du dommage et la subvention de l’État.

Avec une franchise qui va jusqu’à 30 % des pertes et l’État qui se positionne sur les grosses pertes, les assurances interviennent seulement sur les pertes moyennes. Résultat : les agriculteurs et l’État paient, mais « ce sont les assurances qui encaissent les cotisations », juge le vice-président du Modef.

À quelques semaines de l’examen du projet de loi de finances pour 2025, qui établira le budget national attribué à l’agriculture, Raymond Girardi alerte : « La balle est dans votre camp, il faut légiférer. »

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement